dimanche 15 janvier 2017

Le trône de fer, 4 briques plus tard.



Ceci n'est pas un secret; J'adore tout ce qui se rapporte, de près ou de loin, à l'époque médiévale. Je me doutais, donc, bien que George R.R. Martin et sa clique imaginaire d'ambitieux habillée de mailles me plairaient (bon ce n'est pas l'ère médiévale, mais c'est l'équivalent dans un monde parallèle, disons).  J'avais déjà lu, entendu et vu beaucoup de trucs sur le sujet. Les accros de la série télé étaient maintenus sur la corde raide et se faisaient servir du sexe et du gore sans vergogne. Les fanatiques lecteurs, quand t'a eux, étaient pris au piège dans des histoires de rivalité d'une couverture à l'autre et ne demandaient rien de mieux qu'un nouveau tome pour assouvir leur côté obscur. Je fus néanmoins tardive à embarquer dans l'engouement planétaire. Suite à un gros cadeau d'anniversaire (bon sang que c'est cher 5 briques), l'an dernier, j'ai finalement laissé déferler sur moi la vague Game of Thrones.

Au départ, j'étais craintive. Est-ce que j'allais aimer ça? C'est un investissement de temps 5 tomes (et plus). Je me connais quand je pars dans un livre plate, j'ai beaucoup de misère à la mettre de côté. Je laisse la chance au coureur jusqu'à la dernière page. J'avais aussi entendu que l'histoire devenait rapidement compliqué dû au nombre élevé de personnages différents. J'aurais pu me dire que c'était une excellente occasion de pratiquer ma mémoire... mais, du coup (salut mes potes français), je ne l'ai pas fait. J'avais la trouille! J'avais pourtant déjà lu Le Silmarillion (Tolkien), ce qui aurait dû me rassurer. En inspectant les premières pages, quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'il y avait un résumé de chaque personnage ainsi que leurs liens familiaux. Me voyant un brin rassurée, je commençais ma lecture.

Le récit débute avec les seigneurs du Nord, la famille Stark (les parents; Eddard dit Ned et Catelyn. Leurs enfants; Robb, Sansa, Arya, Brandon et Rickard. Plus un bâtard du père, Jon Snow). Ils vivent sous la gouverne du roi Robert Baratheon, un ami de Ned. Ensemble, ils avaient détrôné la famille Targaryen qui était au pouvoir depuis des centaines d'années et placé Robert sur le trône de fer. Une décennie plus tard, le roi a délaissé son titre de chevalier victorieux pour emprunter celui de gros lard ivrogne qui n'aspire qu'à tremper sa queue dans différentes jouvencelles. Suite à la mort suspecte de la main du roi (son premier conseiller), Robert prie Ned de prendre le poste vacant. S'il accepte, sa fille aînée, Sansa, sera mariée à Joffrey, l'héritier de la couronne. Ned est un homme extrêmement honnête et juste. Il n'a jamais été ambitieux et sa vie dans le Nord lui plaisait parfaitement. Sous la pression de Robert, il est obligé d'accepter ce nouveau boulot. Emportant avec lui ses deux filles et laissant à la maison sa femme et ses fils, Ned part pour le château du roi. Au fil des chapitres, sa famille se verra forcée de se séparer de plus en plus. Ned sera pris dans un complot contre lui, Sansa mariée à un cruel garçon, Robb couronné roi du Nord, Arya développera son aptitude à la survie dans l'anonymat, Bran verra ses rêves raccourcir, Rickard devra grandir avant son heure, Jon s'isolera dans la Garde de nuit et Catelyn sera un témoin impuissant de tous ces drames.

Les magouilles sont nombreuses afin d'arriver au pouvoir et les ambitieux qui les inventent nous font souvent tomber des nus. Le camp véritable de chaque personnage est parfois inconnu jusqu'au revirement suivant. Les toiles de l'histoire sont savamment tissées et nous gardent constamment en haleine. J'aime beaucoup le choix de l'auteur de raconter l'histoire de façon linéaire mais en divisant chaque chapitre par personnage. Nous pouvons ainsi explorer la vision d'un tel versus un autre. Du fait même, il nous est possible de comprendre les motifs de certains. Malgré ça, je prendrais un malin plaisir à étrangler Joffrey et Cersei.....

Mon paragraphe sur la série télé sera court car je n'ai visionné, pour le moment, que deux épisodes. Je dois mon plongeon à un débrouillage de chaînes de télé et à une soirée qui s'annonçait barbante. Je préfère habituellement terminer les livres ou les émissions avant de changer de médium. J'ai trouvé que l'image était superbement travaillée. On transmet bien l'ambiance du livre. Les décors et les costumes sont magnifiques. Par contre, je me sentais un brin perdu dans tout ce monde. J'imagine qu'on apprivoise toutes ces faces à la longue. J'ai hâte de voir la suite....mais ce sera pour plus tard. Je ferais peut-être une analyse d'adaptation cinématographique ensuite.

Je viens tout juste de terminer le quatrième volume. J'ai décidé de lire un autre livre avant d'entamer le cinquième. Ce n'est franchement pas parce que j'en ai marre, mais plutôt parce que je redoute la fin qui approche. Je me rappelle comment j'ai eu de la difficulté à me faire à l'idée que je n'entendrais plus parler des personnages de Dark Tower (Stephen King) une fois la série terminée. Je sens que je vivrais le même genre de deuil bientôt. Même si l'histoire finissait le mieux du monde, je ne peux concevoir que la vie de mes personnages adorés se termine à la dernière page. Pour le moment, l'auteur n'a pas écrit son dernier mot, ce qui me rassure un peu. Je garde espoir en attendant la sortie du sixième tome.

mercredi 11 janvier 2017

Les mésaventures de mini-Mari

Avant de vous parler de mes enfants, de mon chum, de notre dynamique familiale, de mon travail, de mes passions, de mes bonheurs et de la femme que je suis, je souhaiterais commencer par le début. Afin que vous compreniez bien tous les autres sujets qui peupleront mes textes, j'ai pensé vous présenter la petite Maribel Gervais.

Né un 7 janvier pendant une terrible tempête de neige, d'un accouchement qui poussa ma mère, Émilie, au seuil de la mort, je hurlais ma vie. Le curé du village avait forcé mes parents à enfanter pour la dixième fois. Mon père, Ovila, se trouvait sans le sou et devait repartir bûcher afin de subvenir à nos besoins.............. Bon d'accord, je fabule et je suis partie sur une dérape Filles de Caleb. Je ne suis tout de même pas si vieille que ça. J'ai déjà pissé dans une bécosse, mais c'était à la cabane à sucre, pas dans mon chez-moi.

Bon sérieusement, cette introduction représente la petite Maribel à merveille. Pas parce que j'ai vécu dans la misère et que j'avais dix frères (j'ai deux soeurs) mais bien parce que j'étais une enfant dotée d'une imagination débordante. À un point tel que ça pouvait me nuire. Je m'inventais toutes sortes d'histoires qui m'ont souvent entrainée dans des situations impossibles. Je pense, entre autres, à la fois où je m'étais imaginé que les sept nains vivaient dans la forêt derrière chez moi. Je m'étais habillé de ma plus belle robe (celle que ma mère me laissait porter que pour des occasions spéciales... s'en était une) et je suis parti à leur recherche. Après, cinq minutes de marche, j'ai mangé le gouter que j'avais apporté (six biscuits Ritz...). Je reprenais des forces pour le moment le plus périlleux de mon aventure, la traversée du pont aux mille crocodiles. Je repris mon chemin jusqu' à mon épreuve. Je redoutais ce moment, mais j'étais brave! En avançant lentement sur la corde chambranlante (deux planches de dimension raisonnable), je m'aperçus qu'il y avait une pauvre petite chenille sur une branche que chaque rafale de vent menaçait de transformer en chair pour crocodiles. Mon grand coeur me poussa à voler à sa rescousse. J'étirais mon bras au maximum pour l'atteindre; trop loin. Encore quelques centimètres de plus.... et hhaaaaaaa! Plouf! Ouais, il n'y avait bien entendu pas de crocodiles dans une forêt de la Beauce mais de la boue, il y en avait mes amis! Je m'étais transformé en abominable monstre de bouette. J'ai bien tenté de me débarbouiller (après avoir effrayé mes petits voisins, mouhahaha), mais bon, un dégât de la sorte, ça se camoufle mal. C'est bizarre, car je ne me rappelle pas du tout de la réaction de ma mère... je souffre d'amnésie post-traumatique...

L'enfant que j'étais s'est découvert très tôt une passion pour le cinéma. Pas seulement les films d'animation de Disney (j'avoue, je dois avoir écouté La Petite Sirène et La Belle et la Bête une bonne centaine de fois...), mais tous les types de film. J'écoutais les westerns qui fascinaient mon grand-père, les films à l'eau de rose avec ma mère (pour nos soirées sous-marin et cinéma au lit), en famille, nos bons vieux classiques québécois (La guerre des tuquesMathusalem), mon père aimait bien la science-fiction et je visionnais, avec ma cousine, des films d'horreur en douce chez ma tante qui avait une collection de vidéo-cassettes de haut calibre. Ces derniers sont restés bien ancrés dans mon imaginaire au point de poursuivre mes connaissances dans le cinéma de genre à un niveau qui frôle l'obsession... mais bon, nous discuterons de ça, une autre fois.

Dans toute l'exploration cinématographique que la petite Maribel faisait, il y a eu un point marquant, une porte tournante qui fit basculer son univers fantastique intérieur et qui se refléta vite à l'extérieur. Ce fût sa rencontre avec Tim Burton. Bon, pas le vrai Tim Burton (mini-Maribel ne parlait pas anglais, malheureusement), mais plutôt ses oeuvres. Je devais avoir 7 ans lorsque, par l'entremise de ma mère, j'ai pu écouter Beetlejuice. Et BAM! Ta ma tite face! Je capotais littéralement. L'histoire était farfelue et très près de plusieurs de mes rêveries (je me questionnais beaucoup sur la mort). La musique me donnait envie de danser (la petite ballerine s'en donnait à coeur joie). Mais surtout, SURTOUT, il y avait Lydia! Elle fut mon idole à l'instant même où je posais mes yeux sur elle. Toute vêtue de noir, discrète, mais directe, un côté artistique avec son appareil photo, mature pour son âge, mais surtout atteinte de solitude tout comme moi. Je venais tout juste de déménager pour la 4e fois dans mes 7 ans de vie, la solitude, j'en connaissais toutes les facettes. Bref, je l'enviais, je la vénérais elle et l'homme qui l'avait inventé. Je suis persuadé que si Tim Burton n'était pas devenu célèbre, je ne serais pas femme que je suis aujourd'hui. J'ai écouté Beetlejuice plus souvent que n'importe quel film. J'en connais les répliques par coeur. À chacun des fabuleux films que ce réalisateur transportait sur nos écrans, je jubilais. Quand je pense à Edward aux mains d'argent qui est un savant mélange de couleurs rétro-pop éclatées et de romantisme gothique, je ne peux que mieux comprendre la dichotomie de ma personnalité. 


Je pourrais m'étendre pendant des heures sur la filmographie de Tim Burton. Je ne manquerais pas de vous en parler à d'autres occasions. Mais pour le moment, je souhaitais surtout vous faire comprendre que si vous aspirez à mieux me connaître, il faut que vous sachiez que les fondements de la femme que je suis ont commencé avec une petite graine burtonnienne semée dans la tête d'une fillette à l'imagination fertile "Miracle-Gro" style. J'espère bien que cette présentation vous permettra de me cerner davantage. Et si vous le faite, nom d'un chien, ne m'enfermez pas trop vite dans une petite boîte précise, car j'ai tendance à changer de boîte selon mes désirs!


samedi 7 janvier 2017

Célébrons notre marginalité





Il y a six ans et demi, je m'apprêtais à embarquer dans l'aventure la plus éprouvante de ma vie, fonder une famille. De nature marginale, j'ai toujours effectué mes choix en restant en accord avec moi-même. Jusqu'à maintenant, j'avais souffert d'isolement un peu à la fin de mon primaire et beaucoup au secondaire. Dans ma vie de jeune adulte, j'ai pu connecté avec d'autres personnes qui ne calquaient pas nécessairement les barêmes préétablis socialement. J'acceptais enfin plus facilement mes différences. Contrairement à ce que certains m'ont déjà dit, je ne choisissais, par exemple, mes vêtements pour être Rebelle ou originale. J'arrêtais (et j'arrête toujours) mes choix sur ce que j'aimais réellement en dehors de ce que me dictait la normativité.

Lorsque j'ai su que j'étais enceinte de mon garçon, j'ai rapidement voulu connecter avec d'autres mères. Des blogs et des articles sur les façons d'être une bonne mère, une merveilleuse épouse, une amante époustouflante, tout en se respectant en tant que femme, en cultivant une vie sociale solide et en s'épanouissant en tant que travailleuse ; ils y en avaient des tones, à s'étourdir! Mais des histoires de mères qui préfèrent d'autres avenues que celles qui sont pavées et empruntées de tous, ils y en avaient très peu. En français (ma langue primaire), les publications étaient quasi inexistantes.

J'ai mijoté longtemps comment prendre le temps dans ma tornade quotidienne (une demoiselle en plus) pour remédier à ce manque d'identification envers ces autres mères. Au fond de moi, je nourrissais le fantasme de créer mon propre webzine sur les sujets concernant la maternité, mais vu au travers d'une nouvelle lentille, une différente, une teintée de noire, de musique métal, de mode vamp, de films d'horreur, de livres de science-fiction ou tout simplement celle d'une femme qui n'a pas froid aux yeux.

Mes enfants grandissent et je m'aperçois que je reprends lentement possession de mon temps.  Le moment est donc opportun pour fabriquer l'étincelle qui enflammera mon ambitieux rêve.
Alors, si comme moi vous avez décidé de construire votre propre route, suivez-moi et CÉLÉBRONS ensemble notre MARGINALITÉ!