dimanche 26 février 2017

La cure Verbinski; un remède contre l'ennui.



Un soir de semaine de fraiche date, j'étais tranquillement assise au salon; je "gossais" sur mon iPad pendant que mon homme écoutait la TV. Soudain, un changement dans le ton télé-visuel attira mon attention. C'était la bande-annonce d' A Cure for Wellness (Cure de Bien-Être). Je la visionnais jusqu'à la fin sans trop saisir le contenu mais envoutée par l'ambiance créée en quelques secondes. Je m'empressais, ensuite, à farfouiller IMDB sur le sujet. QUOI? Gore Verbinski (Pirates of the Carribeans et The Ring) a réalisé un nouveau film... et l'histoire initiale provient de sa matière grise!!!! Et tout ça dans mon dos, viarge!

Bon, mettons les choses au clair tout de suite. C'est que les dernières années m'ont souvent balancés en pleine tronche des nouveautés cinématographiques sans que je le les vois venir. Yep, il semblerait que je ne sois plus à l'affut comme avant.... Néanmoins, A Cure for Wellness me remplissait d'excitation (pas mal plus que Fifty Shades Darker... même si je l'écoutais toute nue avec mister Dick 3000, en abstinence depuis 2 ans).

Dans les jours suivant ma fabuleuse découverte, une bonne amie me proposait de passer du temps ensemble. Ça sentait l'occasion idéale pour visionner le film que j'attendais (oubliant de surcroît que ma chum ne trippe pas trop horreur. Bravo Mari!). Malheureusement pour elle, lorsqu'elle s'informa sur le film, elle trouva qu'il était catégorisé drame.... alors c'est seulement le jour J qu'elle apprit dans quoi elle s'était embarqué. Comme tous les films d'horreur sont des drames.... et qu'elle m'aime beaucoup, elle accepta de quitter sa zone de confort. Et bien vous savez quoi? Elle a adoré et elle ne regrette pas son expérience. Allez, laissez-vous tenter, vous y prendrez votre pied.

L'histoire débute avec le personnage de Lockhart (Dane DeHaan, The Amazing Spiderman 2 et l'attendu Valerian and the City of a Thousand Planets), un jeune homme ambitieux ayant rapidement grimpé les échelons de la boîte où il travaille. Ses supérieurs lui ont pourtant mis sous le nez une irrégularité dans le dernier dossier qu'il a gagné avec brio. Acculé au pied du mur, on lui confie une mission en échange de leur silence. Il doit se rendre en Suisse dans un établissement de santé pour personnes âgées et aisées monétairement. Sa tâche est de ramener aux États-Unis un des associés à deux doigts de sa retraite, un dénommé Pembroke (Harry Groener). C'est à contre-coeur que Lockhart accepte. En route pour la destination, il continue de déplacer ses pions vers son objectif professionnel. C'est indiscutablement un bourreau de travail. À son arrivée au centre de santé, il remarque à quel point l'endroit est à couper de souffle. Une construction grandiose, anciennement le château d'un baron et son épouse de soeur, entourée des Alpes. Le centre est réputé pour sa source souterraine aux propriétés vivifiantes. Lorsqu'il dévoile le but de sa visite, Lockhart y est accueilli chaleureusement par les patients, mais plutôt froidement par le personnel. Seul le Dr Volmer (Jason Isaacs, le Lucius Malfoy des films d'Harry Potter) se montre ouvert à sa requête de voir Pembroke. Après quelques mésaventures dont une jambe accidentellement cassée pour Lockhart, il peut enfin s'entretenir avec Pembroke. Ce dernier était l'incarnation de la santé avant son arrivée au centre, il ne peut, pourtant, plus retourner dans son pays car son état est précaire. On suggère à Lockhart de profiter des soins offerts par le centre pendant qu'il récupère. On l'avertit cependant que certains soins peuvent causer de la paranoïa et des hallucinations lorsque le corps évacue ses toxines. Par l'entremise des habitants du village ainsi que d'une patiente perspicace, on l'avise de la légende de l'étrange baron ayant commis d'abominables expériences médicales, il y a 200 ans. Il fait aussi la rencontre de la seule jeune patiente, Hannah, qui est considéré comme la fille adoptive de Dr Volmer. S'ensuit une quête de vérité sur les activités supposément bienveillantes du centre de santé. Nous oscillons conjointement avec Lockhart à une série de questionnement sur ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Allons-nous succomber à une folie paranoïaque ou sommes-nous sur le chemin de la rédemption?

L'angoisse est palpable et la sensation que nous sommes pris au piège s'accentue au fur et à  mesure que l'histoire progresse. L'univers sonore et musical intensifie ces sensations en nous rendant nerveux à souhait. L'esthétique marche aussi dans le même sens avec ses nuances chromatiques bleutées. J'apprécie l'union d'une histoire aux saveurs historiques abordant des sujets d'actualité à une esthétique travaillée créant un tout artistique et unique. Une belle réussite dans mon livre à moi.

Pendant mes études universitaires en cinéma, nous avons étudié les mécanismes symboliques à l'intérieur des oeuvres filmiques. Ce fut fort intéressant, mais je m'en sers très rarement lorsque j'écoute un "blockbuster". Gore Verbinski m'a grassement gâté avec A Cure for Wellness. Les thèmes du film comme l'ambition professionnelle, la vieillesse versus la jeunesse ainsi que l'emprisonnement y sont transposés en multiples symboles. Par exemple, pour ce dernier sujet, nous avons le protagoniste principal se nommant Lockhart (Lock = serrure, verrou, cadenas). Une scène montre aussi un patient enfermant une mouche sous un verre au même moment où Lockhart passe en arrière-plan semblant lui-même prisonnier quelques instants. Je vous laisse le plaisir de trouver d'autres signes par rapport aux thématiques ou bien de me défier personnellement d'en identifier d'autres (ce que je relèverais avec joie).

A Cure for Wellness a une durée d'environ deux heures trente. Je n'étais pas au courant avant mon visionnement et je fus franchement surprise de constater l'heure qu'il était lorsque je suis sorti du cinéma. À aucun moment, il n'y a eu des temps morts où les secondes s'étirent interminablement. Le débit est excellent et les résolutions de ferments d'intrigues sont donnés aux bons moments. Une expérience cinématographique surprenante. J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à regarder ce film. Merci M. Verbinski!

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