mercredi 11 janvier 2017

Les mésaventures de mini-Mari

Avant de vous parler de mes enfants, de mon chum, de notre dynamique familiale, de mon travail, de mes passions, de mes bonheurs et de la femme que je suis, je souhaiterais commencer par le début. Afin que vous compreniez bien tous les autres sujets qui peupleront mes textes, j'ai pensé vous présenter la petite Maribel Gervais.

Né un 7 janvier pendant une terrible tempête de neige, d'un accouchement qui poussa ma mère, Émilie, au seuil de la mort, je hurlais ma vie. Le curé du village avait forcé mes parents à enfanter pour la dixième fois. Mon père, Ovila, se trouvait sans le sou et devait repartir bûcher afin de subvenir à nos besoins.............. Bon d'accord, je fabule et je suis partie sur une dérape Filles de Caleb. Je ne suis tout de même pas si vieille que ça. J'ai déjà pissé dans une bécosse, mais c'était à la cabane à sucre, pas dans mon chez-moi.

Bon sérieusement, cette introduction représente la petite Maribel à merveille. Pas parce que j'ai vécu dans la misère et que j'avais dix frères (j'ai deux soeurs) mais bien parce que j'étais une enfant dotée d'une imagination débordante. À un point tel que ça pouvait me nuire. Je m'inventais toutes sortes d'histoires qui m'ont souvent entrainée dans des situations impossibles. Je pense, entre autres, à la fois où je m'étais imaginé que les sept nains vivaient dans la forêt derrière chez moi. Je m'étais habillé de ma plus belle robe (celle que ma mère me laissait porter que pour des occasions spéciales... s'en était une) et je suis parti à leur recherche. Après, cinq minutes de marche, j'ai mangé le gouter que j'avais apporté (six biscuits Ritz...). Je reprenais des forces pour le moment le plus périlleux de mon aventure, la traversée du pont aux mille crocodiles. Je repris mon chemin jusqu' à mon épreuve. Je redoutais ce moment, mais j'étais brave! En avançant lentement sur la corde chambranlante (deux planches de dimension raisonnable), je m'aperçus qu'il y avait une pauvre petite chenille sur une branche que chaque rafale de vent menaçait de transformer en chair pour crocodiles. Mon grand coeur me poussa à voler à sa rescousse. J'étirais mon bras au maximum pour l'atteindre; trop loin. Encore quelques centimètres de plus.... et hhaaaaaaa! Plouf! Ouais, il n'y avait bien entendu pas de crocodiles dans une forêt de la Beauce mais de la boue, il y en avait mes amis! Je m'étais transformé en abominable monstre de bouette. J'ai bien tenté de me débarbouiller (après avoir effrayé mes petits voisins, mouhahaha), mais bon, un dégât de la sorte, ça se camoufle mal. C'est bizarre, car je ne me rappelle pas du tout de la réaction de ma mère... je souffre d'amnésie post-traumatique...

L'enfant que j'étais s'est découvert très tôt une passion pour le cinéma. Pas seulement les films d'animation de Disney (j'avoue, je dois avoir écouté La Petite Sirène et La Belle et la Bête une bonne centaine de fois...), mais tous les types de film. J'écoutais les westerns qui fascinaient mon grand-père, les films à l'eau de rose avec ma mère (pour nos soirées sous-marin et cinéma au lit), en famille, nos bons vieux classiques québécois (La guerre des tuquesMathusalem), mon père aimait bien la science-fiction et je visionnais, avec ma cousine, des films d'horreur en douce chez ma tante qui avait une collection de vidéo-cassettes de haut calibre. Ces derniers sont restés bien ancrés dans mon imaginaire au point de poursuivre mes connaissances dans le cinéma de genre à un niveau qui frôle l'obsession... mais bon, nous discuterons de ça, une autre fois.

Dans toute l'exploration cinématographique que la petite Maribel faisait, il y a eu un point marquant, une porte tournante qui fit basculer son univers fantastique intérieur et qui se refléta vite à l'extérieur. Ce fût sa rencontre avec Tim Burton. Bon, pas le vrai Tim Burton (mini-Maribel ne parlait pas anglais, malheureusement), mais plutôt ses oeuvres. Je devais avoir 7 ans lorsque, par l'entremise de ma mère, j'ai pu écouter Beetlejuice. Et BAM! Ta ma tite face! Je capotais littéralement. L'histoire était farfelue et très près de plusieurs de mes rêveries (je me questionnais beaucoup sur la mort). La musique me donnait envie de danser (la petite ballerine s'en donnait à coeur joie). Mais surtout, SURTOUT, il y avait Lydia! Elle fut mon idole à l'instant même où je posais mes yeux sur elle. Toute vêtue de noir, discrète, mais directe, un côté artistique avec son appareil photo, mature pour son âge, mais surtout atteinte de solitude tout comme moi. Je venais tout juste de déménager pour la 4e fois dans mes 7 ans de vie, la solitude, j'en connaissais toutes les facettes. Bref, je l'enviais, je la vénérais elle et l'homme qui l'avait inventé. Je suis persuadé que si Tim Burton n'était pas devenu célèbre, je ne serais pas femme que je suis aujourd'hui. J'ai écouté Beetlejuice plus souvent que n'importe quel film. J'en connais les répliques par coeur. À chacun des fabuleux films que ce réalisateur transportait sur nos écrans, je jubilais. Quand je pense à Edward aux mains d'argent qui est un savant mélange de couleurs rétro-pop éclatées et de romantisme gothique, je ne peux que mieux comprendre la dichotomie de ma personnalité. 


Je pourrais m'étendre pendant des heures sur la filmographie de Tim Burton. Je ne manquerais pas de vous en parler à d'autres occasions. Mais pour le moment, je souhaitais surtout vous faire comprendre que si vous aspirez à mieux me connaître, il faut que vous sachiez que les fondements de la femme que je suis ont commencé avec une petite graine burtonnienne semée dans la tête d'une fillette à l'imagination fertile "Miracle-Gro" style. J'espère bien que cette présentation vous permettra de me cerner davantage. Et si vous le faite, nom d'un chien, ne m'enfermez pas trop vite dans une petite boîte précise, car j'ai tendance à changer de boîte selon mes désirs!


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